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1974, Senait naît en Erythrée. Le pays, en guerre avec l’Éthiopie, est déchiré par une guerre civile entre factions rivales. Quittée par son mari, à bout de ressources, la mère s’enfuit, abandonnant sa dernière-née. Senait, sauvée par des voisins, séjourne dans des orphelinats puis trouve refuge chez ses grands-parents coptes. À cinq ans son père la reprend pour la laisser avec ses deux soeurs dans un camp militaire. Senait découvre la faim, la soif, les brimades, les cadavres à enterrer, plus tard les viols et le maniement d’une kalachnikov puisque les recrues, entraînées dès le plus jeune âge, partent au front à l’adolescence. Leur oncle les sort de cet enfer, les garde quelque temps à Khartoum, puis c’est le départ pour l’Allemagne et le début d’une carrière de chanteuse pour la belle Érythréenne.
Ces mémoires d’une enfance fracassée procurent un véritable choc, et pourtant, Senait Méhari, aussi marquée soit-elle par l’horreur de son passé, parle d’espoir et lutte pour améliorer le sort des enfants à travers le monde. Un témoignage bouleversant rédigé avec le concours de son éditeur allemand.