Quand la petite fille au coeur d’artichaut, qui aimait tout un chacun – qui le lui rendait bien – a rencontrĂ© le garçon au coeur de pierre, elle en est tombĂ©e follement amoureuse. Elle lui a donnĂ© des feuilles de son coeur, qu’il a dĂ©chirĂ©es, insensible au cadeau. Un timide enfant au coeur d’or pur, les a recueillies et recollĂ©es les unes aprĂšs les autres, toutes celles qu’elle effeuillait en vain ; c’est lui qui va reconstituer l’artichaut et pour tous deux il va fleurir.L’architecture fantastique, instable, embrumĂ©e de rose ou de vert brun, envahit parfois toute la case qui se remplit alors de l’atmosphĂšre mĂ©lancolique de ce conte mĂ©taphorique : douleur de dĂ©couvrir l’amour trop tard, solitude, maladresse des parents. La petite fille au coeur d’artichaut, au charme irrĂ©sistible n’imagine pas subir un Ă©chec en amour. Si elle jette son dĂ©volu sur ce garçon sombre, Ă la limite de l’autisme, ce n’est certainement pas par hasard. L’enfant au coeur d’or, effacĂ©, timide, montre un amour patient. Par ces trois personnages, la BD propose une rĂ©flexion sur la relation amoureuse en dĂ©calage avec une certaine puĂ©rilitĂ© du propos. Et la derniĂšre page, sinistre,est sans appel.
Coeur de pierre
GAUTHIER Séverine, ALMANZA Jérémie