Sur fond de rivalité enfantine pour les beaux yeux de Linette, une autre rivalité, bien plus conséquente celle-là, est prête à exploser et à faire éclater toute une nation. Colas et les siens vivent au pied des châteaux dans les faubourgs parisiens, du mauvais côté de l’échelle sociale, là où l’orage gronde parce que les collecteurs d’impôts sont venus poser leur patte sur des récoltes déjà saccagées par la nature. La colère enfle avec la hausse des taxes, celle du prix du pain, et l’insoutenable présence de troupes étrangères dans la capitale. On veut des armes, on crie « à la Bastille » et Colas hurle avec les autres.
Chaque illustration, dominée par une couleur de fond très présente, donne d’emblée le ton et l’ambiance. Le trait noir épais souligne les silhouettes et met en valeur les détails de costume ou de décor situant bien le contexte. Le texte, quant à lui, semble parfois plaqué et manque de résonance malgré une volonté pédagogique affichée qui donne la parole à Colas, et mêle à l’Histoire ses déboires avec Augustin son rival. Enfin, les encarts historiques apportent des approfondissements qui ne sont pas toujours à la portée de jeunes lecteurs.