Combien d’arbres faut-il pour faire une forêt, se demande le cerf : 1500 au moins, pense-t-il, et il est sûr d’avoir raison puisqu’il est le ROI de la forêt. L’ours n’est pas d’accord : 500 suffisent surtout si ce sont des chênes, son arbre préféré. Non, beaucoup moins clame le renard : 80 suffisent pour jouer à cache-cache… avec le lapin par exemple ! Ainsi de suite jusqu’à ce que la fourmi les mette tous d’accord : un seul suffit, car toute forêt commence par une seule petite graine.
La conclusion revient à deux oiseaux philosophes sur la dernière page. Dans un graphisme très stylisé, les illustrations sont composées de collages de silhouettes découpées dans diverses essences de bois, rehaussées de couleurs. Quelques détails vestimentaires peints à la gouache anthropomorphisent les animaux. L’histoire se déroule comme une saynète de théâtre où les « acteurs » apparaissent tour à tour pour relancer le débat et démontrer que, finalement, chacun apprécie son univers à la mesure de ses besoins. Un « compte à l’envers » qui est aussi une leçon d’écologie déguisée fine et pleine de charme, traversée de petites touches d’humour. (M.T.)