À Belgrade, le jeune narrateur vit modestement de travaux d’écriture. Une bourse inattendue, offerte par la Fondation Rockfeller, le sort d’un quotidien grisâtre. Il va passer un mois dans une villa luxueuse sur le lac de Côme, servi par un personnel attentif. D’abord déconcerté, il se laisse apprivoiser peu à peu. Il apprend les codes de ce microcosme où évoluent de brillants universitaires, une jolie serveuse, des Italiens cocasses et de tonitruants supporters de la Juve. Il n’écrit plus, boit beaucoup et s’offre quatre semaines d’oisiveté.
Le récit de cette parenthèse dans l’existence d’un écrivain venu « d’un pays en piteux état où il fait mal vivre » et découvrant un pays où il fait plutôt bon vivre est une merveille de finesse et de sobriété. Le héros reste anonyme auprès de personnages aux noms originaires de diverses nationalités – métaphore de la place de la Serbie sur la scène internationale ? Il observe et réfléchit, brossant un tableau impressionniste, baigné d’un humour discret, de ce Nouveau Monde où il commençait à trouver ses marques… Un roman dense, attachant cependant.