Diplômé de Sciences Po, Dimitri est journaliste à l’AFP, après un travail de lobbyiste qui l’a définitivement dégoûté de cette forme de capitalisme. Il vagabonde de ville en ville et de femme en garçon, au gré de rencontres qui le fascinent : le hasard est pour lui un fil conducteur. Il projette d’écrire un livre qui racontera Max Ernst et Jackson Pollock dans le New York de 1942, mais son travail le lance sur l’histoire de la création d’Internet. Son enquête le passionne et le révolte en même temps.
Éric Reinhardt (La chambre des époux, Les Notes septembre 2017) évoque un jeune homme victime de l’instabilité promise à la génération née en 1990 qui vit des aventures successives, même s’il est déraisonnablement obsédé par une passante vue dans la rue. L’éditeur d’art qu’est l’auteur nous livre de longues pages sur le monde des Surréalistes et cette époque où, derrière Breton, la France se croyait supérieure aux Américains. Puis on découvre comment l’invention d’un génial ingénieur a été torpillée, sous Giscard d’Estaing, par les tout-puissants industriels des Télécoms ; une charge virulente et talentueuse, mais pendant cent pages ! De l’humour, de l’élégance dans l’ironie, un merveilleux éloge du théâtre, mais des répétitions et des longueurs contrarient la lecture… Dommage ! (B.T.)