Comme deux soeurs

SHALITA Rachel

À Tel-Aviv, VĂ©ra et Tsiona n’ont que quatre ans lorsque leurs mĂšres, Dvorah et Hannah, font connaissance. Le pĂšre de Tsiona, ouvrier en bĂątiment, s’est tuĂ© accidentellement. Celui de VĂ©ra, LĂ©on, est un artiste peintre dĂ©bordant de vitalitĂ©. Tsiona aimzrait innocemment qu’il soit aussi son papa. Les deux enfants se comportent comme deux soeurs, mais autant Tsiona est effrontĂ©e, autant VĂ©ra est sentimentale et dĂ©licate. Les annĂ©es passent jusqu’à leur rencontre avec Yossef Dichter, poĂšte talentueux et charismatique, survivant de la Shoah. Que deviendra leur amitiĂ© ?  L’implantation des kibboutz en Palestine par de jeunes pionniers israĂ©liens sert de toile de fond Ă  ce premier roman traduit de l’hĂ©breu. Rachel Shalita s’est inspirĂ©e de la vie et de l’oeuvre du poĂšte Benjamin Rosenberg dont elle cite des extraits. Des passages de L’Âme enchantĂ©e de Romain Rolland, livre de chevet de l’une des hĂ©roĂŻnes, incitent celle-ci Ă  l’introspection et Ă  la mĂ©lancolie. Choix de vie diffĂ©rents, expĂ©riences amoureuses, affrontements, rĂ©conciliations et ruptures constituent la trame de ce rĂ©cit. Le mĂ©lodrame domine et l’exaltation de cette pĂ©riode de construction collective est peu dĂ©veloppĂ©e. L’écriture s’attache surtout Ă  montrer les dĂ©faillances d’ĂȘtres devenus « artisans Ă  leur insu » de l’Histoire. Difficile de s’identifier Ă  ces protagonistes peu convaincants. (M.-A.B. et N.C.D.)