Comme Dieu le veut

AMMANITI Niccolò

Trois paumés pathétiques, laissés-pour-compte de l’Italie moderne, cabossés par la vie, vivant de petits boulots, traînent leur existence minable avec le soutien de leur amitié et de la Grappa, dans une plaine sinistre du Nord. L’un d’eux, violent et fasciste, élève seul son fils de treize ans, auquel le lie un amour puissant. Ils décident de monter un casse dans une banque. Mais cette nuit-là, une tempête s’abat sur la région, et les catastrophes s’enchaînent.

 

Plus brillant que Je n’ai pas peur (NB février 2002), impitoyable, excessif, traversé d’un humour féroce et sarcastique, ce roman captive dès les premières lignes. Il sent la crasse et les brumes de l’alcool, sur fond de télévision vulgaire et bruyante. Les personnages se révèlent complexes et presque attachants ; la narration, empathique, épouse leur regard, suit leurs pensées, adoptant un style vivant, expressif, au vocabulaire concret, volontiers trivial. Une construction nerveuse maintient la tension dramatique. Quant à Dieu, souvent invoqué, Il semble bien absent.