Comme elle vient

Mona vient d’avoir dix-huit ans. Elle vit avec Antoine, son père et Jules, son petit frère de six ans. Leur mère est partie en Asie, il y a quatre mois, pour d’incompréhensibles « vacances personnelles ». Un espace de liberté s’est ouvert dans l’appartement désormais allégé des interdits maternels ; un espace d’attente également, où chacun vit, comme il peut. Comment supporter le manque, l’inquiétude de cette absence qui se prolonge ? En s’étourdissant de musique, en réalisant une série de photos de grains de beauté, en préparant l’arrivée de l’éléphant que la voyageuse ramènera à coup sûr ?

Raphaëlle Riol invente une histoire drôle et émouvante prêtant aux personnages les idées les plus farfelues pour combler le vide et… croire au retour d’un être cher – épouse et mère. Les petits arrangements de chacun avec le chagrin sont décrits sans pathos, voire avec une joyeuse indulgence. Le journal quasi quotidien adressé à l’absente par sa fille organise la durée du récit. Malgré quelques passages sur-écrits, le ton est juste, l’émotion contenue. Un premier roman touchant pour parler de la vie « comme elle vient ».