Comme il faut

MORGENSTERN Susie, DUHÊME Jacqueline

La petite Emma a beaucoup de jouets. Que pourrait-elle encore souhaiter ? Une poupée garçon, dit-elle à sa grand-mère. Aucun problème, pense celle-ci, mais après une tournée des magasins et des sites Internet, la très moderne Mamie doit se rendre à l’évidence : à part Action Man, pompiers ou soldats barricadés dans leurs costumes, il n’existe pas de poupée sexuée. Reste à prendre sa machine à coudre.

Celle-ci est suggérée dès le début par des coutures rouges qui circulent ou se croisent sur les pages, au milieu de gravures en noir et blanc qui représentent la grand-mère, sa petite fille et les multiples jouets garçons qui ne correspondent pas au souhait de l’enfant. Comme il faut sont restées les poupées.

Le texte rimé, agréable à lire, dénonce la glorification de la virilité et l’absence de vrais garçons chez les poupées. Jacqueline Duhême, qui a séduit des générations par la finesse de ses illustrations très colorées, opte pour un style radicalement opposé qui convient bien au propos de l’histoire ; mais celle-ci est un peu trop démonstrative d’un combat qui semble dépassé.

A-M.R.