Chaque jour, María prend son petit-déjeuner dans le même café madrilène. Elle y côtoie Luisa et Miguel, couple dont l’harmonie et la complémentarité suscitent son envie et son admiration. Or Miguel est sauvagement poignardé par un vagabond immédiatement identifié. Mais quelle est la raison de cet assassinat et qui en est le véritable coupable ? María entame avec Javier, le meilleur ami de Miguel, une liaison épisodique et perverse marquée par de terribles révélations qui bouleversent la jeune femme dans sa vision du monde. Sous couvert d’énigme criminelle métaphysique, ce roman dense et déchirant est l’analyse méthodique et approfondie du sentiment amoureux généralement considéré comme positif et libérateur. Au travers de divers codes littéraires (réflexions intérieures, subjectivité, complexité psychologique), la narratrice explore les perspectives multiples et contradictoires de la conduite humaine. Dédoublement de personnalité, impossibilité absolue de dissocier réalité et vérité, impunité, ces thèmes chers à l’auteur (Poison et ombre et adieu, NB février 2010) se retrouvent dans ses longues phrases brillantes, enrichies de références littéraires. Le temps, infatigable artisan de l’affadissement, de l’indifférence, de l’oubli d’une relation unique, permet aussi la construction d’un nouvel amour, sujet de cette fiction virtuose et captivante.
Comme les amours
MARÍAS Javier