Antoine, quinze ans, et Chloé, partagent la même chambre d’hôpital, à la veille d’une opération. L’un comme l’autre sont des « blessés de la vie » : ils ont perdu leur père et sont secrets, solidaires, écorchés vifs. Par chapitres alternés, chacun évoque ce qu’il est, ce qu’il ressent, et cette nuit d’hôpital qu’ils ne peuvent oublier : ils sont tombés follement amoureux, ils se sont aimés. Depuis, chacun ne pense qu’à revoir l’autre, sans parvenir à le retrouver. Une invraisemblance peut gêner au départ : la randonnée nocturne des deux protagonistes qui quittent l’hôpital. Mais le climat poétique permet d’oublier cet aspect. Une écriture sobre et précise dessine le profil et l’aventure des deux adolescents hypersensibles, au fil de chapitres brefs où chacun son tour raconte et se raconte. Un livre fin, sensible et bien écrit, que le lecteur ne lâche pas jusqu’à la conclusion, un peu fabriquée en regard du suspense bien maintenu.
Comme les doigts de la main.
ADAM Olivier