D’origine cubaine, Rico, 15 ans vit à Harlem. Mais sa peau blanche, ses cheveux blonds, sa méconnaissance de la langue espagnole le mettent au ban d’un ghetto noir et hispanique. Son nouveau lycée, il le déteste, on s’y tabasse, s’y défonce, s’y entretue. Démotivé, il sèche les cours et est renvoyé. À la maison, il étouffe entre une mère exigeante et un père alcoolique qu’il adore. L’adolescent veut tout quitter, fuir vers un ailleurs prometteur, une ferme dans le Wisconsin où un copain portoricain vit une autre vie. Dans sa fugue, Rico entraîne son pote Jimmy, un dealer accro à l’héroïne, espérant le délivrer de son addiction. La vie sera t-elle plus facile dans le Middle-West ?
Ancré aux États-Unis, ce roman d’apprentissage est construit sur des bases autobiographiques. Rico est un héros attachant tant sa volonté de rester positif, objectif dans ce monde de brutes est grande. Il ne se compromet jamais, jette un regard lucide sur les évènements, prend du recul. Parce qu’il a voulu égoïstement mettre de la distance, fuir ce qu’il ne pourra changer, les remords le tenaillent. Mais « où que vous soyez ne change pas qui vous êtes ». Le récit dur, sans concession, reste prenant malgré quelques longueurs, car il touche aux problèmes de violences scolaires et ethniques, de toxicomanie, d’identité, d’acceptation de soi.