La saga des Diangello, c’est l’histoire de trois générations d’une famille toulousaine, leurs chagrins, leurs joies, leurs brouilles et le lien fort qui les unit. C’est aussi, en parallèle, l’Histoire qui se déroule, de la catastrophe de Tchernobyl au confinement et au dérèglement climatique. Sans oublier l’épisode fondateur : la rencontre du couple originel en 1969, au moment même où l’homme fait ses premiers pas sur la lune.
Chaque chapitre, daté, est centré sur un personnage adolescent observant et racontant ses proches à travers le prisme de sa personnalité. Et sur un événement historique faisant écho à la vie familiale ou influant sur elle. Ainsi, le drame de Tchernobyl accompagne la mort de la mère. Ou encore, le confinement de 2020 rapproche paradoxalement les Diangello qui se réunissent dans un Ehpad autour du père et grand-père pour lui fêter un anniversaire clandestin. Les individualités sont bien marquées et l’impact du rang dans la fratrie finement analysé : Claudia, aînée à la lourde charge souvent dans le contrôle, Luigi, costaud et rassurant, Pierre qui cherche sa place… et l’ensemble évoque un peu la tribu Malaussène de Daniel Pennac. L’écriture suggestive et vivante fait oublier le procédé narratif qui pourrait peser. Un roman choral attachant et original sur la famille bien sûr, mais aussi sur la vie, la mort, l’amour sous toutes ses formes. (M.-C.G. et J.H.)