Un peintre du Quattrocento peu connu est en train de réaliser une fresque que lui a commandée le duc de Ferrare pour son palais. Le jeune artiste talentueux, dont l’air efféminé laisse planer le doute quant à son sexe, conteste son salaire et est renvoyé. De nos jours, à Londres, une jeune collégienne, que sa mère, morte aujourd’hui, avait emmenée voir la fameuse fresque, fréquente assidument le seul tableau de Francesco del Cossa possédé par la National Gallery. Composé comme un dyptique, le livre joue, comme son titre l’indique, sur la notion de dualité, dans tous les domaines, époque, sexe, sentiments et même écriture. Selon son habitude, la romancière écossaise (Le fait est, NB octobre 2014) cultive la même sophistication, le même flou et la même ambiguïté, tant dans la conduite de l’histoire que dans le caractère de ses héros. Son style travaillé, son érudition et quelques pointes d’humour n’arrivent pas à dissiper le malaise et l’ennui qui s’installent. Heureusement, quelques passages plus enlevés et intentionnellement satiriques autour du portrait de l’adolescente à l’ère connectée aident à reprendre pied. (L.K. et P.B.)
Comment être double
SMITH Ali