Sheila, jeune femme divorcée, peine à écrire une pièce de théâtre et cherche l’inspiration en multipliant les rencontres ; elle fait la connaissance de Margaux, peintre. Les deux artistes se prennent d’amitié. En enregistrant leur conversation, Sheila espère trouver matière au développement de sa pièce. À cette occasion, elle s’interroge sur elle-même et sur ses choix. L’art, quel qu’il soit, ne pousse-t-il pas au narcissisme ? La recherche du succès n’est-elle pas vaine ? Qu’est-ce qui est important ? Sheila Heti collabore à plusieurs journaux aux États-Unis. Elle décrit un milieu branché, « oisif et fébrile » de jeunes artistes. Vraisemblablement autofictionnel, le récit déroule trois chapitres et cinq actes sans unité de lieu. Fiction de la pièce et réalité s’articulent en une construction ambitieuse, parfois déroutante, de dialogues mis en scène, entrecoupés de réflexions sur les thèmes de l’empathie, l’ambition, la trahison, l’ego ou encore la beauté. Le ton se veut léger, mais hésite entre sincérité bavarde et dérision. Des épisodes répétitifs corroborent l’impression de « tourner en rond ». Peut-être est-ce là l’expression parfaite du mal-être d’un milieu et d’une génération.
Comment être quelqu’un ?
HETI Sheila