Il y a toutes sortes de maîtresses, des grandes et des petites, minces ou pas, à fleurs ou à carreaux, souriantes ou sévères ; certaines même sont des hommes ! C’est dire que tout est possible…
Comme dans une leçon de sciences, on s’interroge. Les réponses fusent, brouillonnes et fantaisistes, conformes à la réalité de la classe. De cet imaginaire collectif et de ses contradictions, jaillit un portrait tendre, admiratif, qui mêle aux caractéristiques physiques et intellectuelles quelques digressions savoureuses sur la transmission du savoir. S’y exprime avec justesse la subjectivité des enfants pour qui les autres n’ont d’existence que par rapport à eux : ce personnage clé ne fait pas exception. Le dessin se plie à la même exigence : refléter au mieux l’univers enfantin, dans la naïveté des figures, le choix de collages, de papier découpé, la fantaisie de la mise en page, l’utilisation du pastel. Pas de fausse note dans cet hommage charmant et raffiné au parti pris nostalgique.