Un trader de haute volée, polytechnicien issu de la méritocratie, est, comme nombre de ses collègues, intoxiqué par son métier. Divorcé, une fille adolescente anorexique, une maîtresse appointée, très riche, plutôt désabusé, il est totalement égocentrique. Madame Krudson, inconnue du public, mais démiurge du pouvoir occidental, lui confie la mission de détruire le système capitaliste, en passe de devenir l’arme absolue de la Chine.
Comme dans Une fille dans la ville (NB mars 2007), la plume est alerte, quasiment journalistique, et la lecture facile. Le récit incorpore, sans fard, les événements récents, et les noms cités sont soit réels, Merrill Lynch, Clinton, Sarkozy…, soit plus que transparents, Crédit Général, Tarviel, Mouton. Tout cela, satire des moeurs actuelles de la finance et conviction des dangers engendrés par l’informatisation de notre vie quotidienne, est bien évidemment à prendre au second degré. Toutefois, l’irréalisme des situations, l’inconsistance des personnages sans aucune profondeur et l’infantilisme de l’intrigue font de cette fable un simple divertissement assez puéril.