Razika Zitouni a vingt-cinq ans. Elle est française, issue de l’immigration algérienne, et elle est titulaire d’un DEA d’histoire. Sa famille a quitté l’Algérie et la pauvreté du « bled » dans les années soixante-dix, prête à s’adapter le mieux possible à son nouveau pays. Mais ses parents emportent avec eux leurs coutumes, leur culture, leurs règles et leurs interdits : avec beaucoup d’acuité et de franchise, la bonne élève, déjà rebelle, raconte le machisme des hommes admis par la majorité des femmes, futures épouses et mères avant tout, le sens de l’honneur garanti par la vertu des filles et des soeurs, le rôle de la religion et la tendance à un repli forcément communautariste tant la liberté française s’offusque de telles « moeurs ».
Les difficultés rencontrées au quotidien dans sa famille par toute femme décidée à faire sa place au soleil n’ont d’égales que la discrimination et la méfiance de la société française. Desservi par une couverture racoleuse, le témoignage extrêmement intéressant de Razika Zitouni, lucide et sans agressivité, mesure le chemin à parcourir de part et d’autre vers une France plurielle.