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Raconté avec l’élégance propre à Muriel Bloch, ce conte est issu de la tradition Ashanti (Ghana). En ce temps là, la vie ne s’arrêtait jamais, un vieillard redevenait simplement enfant. La Mort, trop occupée à accumuler des trésors, n’accomplissait pas sa fonction traditionnelle. Un jour Anansi l’araignée, trop pauvre pour nourrir ses six enfants, franchit la porte de la Mort, et lui vole de l’argent. La Mort part alors à sa poursuite, tuant tous ceux qui protègent l’araignée. Seul le Grand Jujuman, sait comment tuer la Mort, et ressusciter ses victimes. Hélas, une goutte d’eau de Vie la ressuscite aussi.
On retrouve les archétypes du conte : transgression d’un interdit, punition, puissance de vie dominant la Mort. Celle-ci est représentée jeune, blonde, élégante dans un univers insolite, riche en couleurs, à la frontière du surréalisme, où les personnes et les animaux juxtaposés donnent le sentiment d’abolir la notion d’espace et de temps. Les images s’accordent au mystère de ce conte de sagesse sur le lien entre la mort et la vie qui nécessite de laisser les enfants s’en emparer à leur manière.