Comment les rabbins font les enfants : sexe, transmission, identité dans le judaïsme

Transmettre à la génération suivante, est-ce reproduire à l’identique d’immuables traditions ? L’enfant a besoin de repères qui confortent son appartenance à un groupe : il ne devient lui-même qu’en s’appropriant le capital culturel de ses parents. Comment alors assurer la pérennité d’un héritage sans ligoter sa descendance ?… Le judaïsme en donne un bon exemple : matrice où se fait le lien entre passé, présent et avenir, et où se fabriquent un parent, une identité, un désir. Être juif devient moins affaire de filiation que de réappropriation de l’histoire mythifiée d’un peuple et de ses valeurs. Delphine Horvilleur, trente-neuf ans, troisième femme rabbin française, libérale, récuse immobilisme et fondamentalisme. À la Thora elle apporte un éclairage singulièrement nouveau – l’hébreu est une langue qui doit être interprétée – et la complète par des références solides : écrits rabbiniques ou textes contemporains. Elle veut appréhender la judéité dans la durée, celle des siècles et des siècles. Cet essai – écrit avec allant, avec humour – ouvre des perspectives intéressantes, voire inattendues, dont chacun peut s’inspirer en se demandant ce qu’il transmet réellement à ses enfants. Facile d’accès, il demande cependant la même ouverture d’esprit que celle de l’auteur. (L.G. et M.-C.A.)