Compadres

La mule d’Antoine Armadin l’abandonne définitivement, un soir de pluie, dans les grandes plaines de l’Oklahoma. Quelques jours auparavant, Two Moons a tué un capitaine de l’armée américaine dans les collines du Missouri. Nous sommes en 1874. Antoine est français, il a fui son pays pour des raisons peu claires. Two Moons est indien, il n’en est pas à son premier meurtre. Très vite leurs destins se recoupent. Ils vont faire un bout de chemin ensemble avant que les circonstances ne les séparent à nouveau.  L’ambiance de ce western décrit est particulière, souvent lourde et pesante. La pluie est omniprésente, le ciel jamais bleu. Les couleurs participent de cette atmosphère. Le graphisme est soigné, sobre, remarquable et les teintes sombres, monochromes retiennent l’attention. Le scénario original et bien construit, sort des sentiers battus sur un thème largement abordé. Les débuts des syndicats et la lutte contre l’exploitation donnent une colonne vertébrale à ce récit où le sordide côtoie la tristesse jusqu’à la chute, étrange et sans gloire. (E.B. et A.D.)