Comment se situer entre les idées transmises à la maison, à l’école communale ou à l’Église ? Cette interrogation de Mona Ozouf découle d’une enfance en Bretagne dans les années 1930 entre une mère institutrice à la « laïque », le souvenir d’un père militant de la cause bretonne et d’une grand-mère « en coiffe ». Lectures et rencontres concourent à son éducation, un temps à son engagement politique, mais surtout à son admiration pour la Révolution française dont elle est spécialiste.
Philosophe et historienne de formation (cf. Varennes ; la mort de la royauté (21 juin 1791), N.B. décembre 2005), toujours intéressée par les rapports entre pédagogie, idéologie et politique, elle se retourne sur son expérience des « Côtes-du-Nord » et de l’Histoire pour s’intéresser aux tensions identitaires et communautaires de la France actuelle. Elle démontre avec talent l’absurdité d’opposer l’Universel au Particulier : la diversité, qu’elle soit régionale, familiale, professionnelle ou religieuse est une chance pour la République. L’écriture élégante, le propos empreint d’authenticité traversent un ouvrage mi-autobiographique, mi-philosophique, parfois érudit mais clair.