Depuis le Livre de la Genèse, le cycle de la vie se perpétue dans les bonheurs et les souffrances. Ce sont ici celles d’un peuple déchiré qui a vu se disperser sa diaspora. Le rythme de la journée est ponctué par le tic-tac de la pendule, celui de la semaine s’achève par le repas de Shabbat, celui des mois est jalonné de fêtes religieuses qui marquent les événements de la vie, ou le passage initiatique à l’âge adulte. Juifs ashkénazes et sépharades ont emporté dans leur exil les mélodies de leur tradition, qu’ils ont transmises à leurs descendants.
Des épousailles à l’enfantement, de chansons fredonnées par la future mère aux berceuses entonnées à l’enfant nouveau- né, le répertoire prône l’amour donné et reçu. Les comptines et jeux de doigts déclinent avec humour petits métiers ou jeux d’enfants. Qu’il soit en hébreu, yiddish ou arabe, le langage se transmet comme un talisman. Les mélodies judéo-espagnoles prennent au flamenco son inspiration dansante, d’autres empruntent à la musique klezmer, d’autres encore à l’âme slave mélancolique. L’illustration évoque Chagall nous accompagnant de son violon dans le jardin d’Éden. (M.-C.D.)