À Mourava, en Sibérie, les habitants vivent au rythme des saisons et des passages de l’Alexander Morossov sur l’Ienisseï qui longe le village. Un Français fait irruption dans cette vie routinière et paisible ; pianiste, il espère que l’isolement des lieux sera propice à la préparation d’une prestation à la salle Gaveau, où il jouera le concerto N°2 de Rachmaninov. Hébergé avec son piano par le naïf et rêveur Vladimir, plutôt habitué aux travaux de bûcheron et qui n’a pas vu passer l’histoire, il se met au travail d’arrache-pied… Dans ce nouveau roman très réussi, Olivier Bleys, conteur confirmé et reconnu, révèle une nouvelle fois son érudition musicale et sa plume élégante et délicieuse (Le colonel désaccordé, NB avril 2009). De savoureux détails sur la vie quotidienne et la rude ambiance sibérienne servent de toile de fond à cette histoire un peu loufoque et très drôle de musicien dont la main droite n’arrive pas à obéir pour l’interprétation du célèbre concerto, d’exécution notoirement redoutable. Des clichés facilement pardonnables n’enlèvent rien au brio de ce conte d’automne qui se lit avec plaisir jusqu’à la fin, inattendue bien sûr.
Concerto pour la main morte
BLEYS Olivier