Noir, catholique, diplômé de Harvard et jeune journaliste au Time dans les années quatre-vingt, l’auteur-narrateur parvient à se libérer de l’omniprésence d’un père qui l’a longtemps terrifié. Un père originaire du Bronx, voulant « sortir de sa poubelle », qui a reporté, après avoir réussi à sa manière, ses ambitions sur son fils.
Cette confession-analyse de Jake Lamar partagé entre ses propres racines et le « racisme institutionnel », est dite d’une écriture toute de violence émotionnelle. Il expose le monde de sa jeunesse, puis celui de son travail éditorial, en insistant sur son rôle de lien entre les deux communautés (noirs/blancs) dont il découvre les rivalités faites de condescendance et de mépris. Le titre de son précédent ouvrage, Nous avions un rêve (N.B. octobre 2005), évoquait Martin Luther King. Publié aux États-Unis en 1991, celui-ci pourrait aujourd’hui s’intituler « yes we can » en référence à qui vous savez.