Connaissez-vous les rides ? Celles du visage griffé par le temps ou celles du coeur racorni pour se protéger d’un amour possessif ? Le propriétaire est âgé et fatigué ; il veut se débarrasser de ses arbres qu’il n’aime plus. Des jeunes gens vigoureux viennent marquer ceux qui seront abattus, assassinat qui lui rappelle la mort longtemps souhaitée d’une mère honnie. La présence d’une belle jeune fille parmi les bûcherons émeut cet homme âgé. Au cours de la journée, un événement terrifiant les contraint à rester seuls ensemble : moments inoubliables aux conséquences bouleversantes pour ces deux mal-aimés. La forêt moribonde devient le lieu de rencontres inattendues : travail-oisiveté, jeunesse-vieillesse, amour-haine.
Les ravages incurables de l’amour maternel possessif sont vigoureusement dénoncés. Un vocabulaire violent désigne cette mère inhumaine. Des atmosphères étranges, moins lourdes que celles de Les anges d’en bas (NB décembre 1998), mêlant avec talent, réalisme et poésie, folie et mystères du coeur, rendent ce roman vraiment envoûtant.