Au XVIe siècle, sous l’égide de Calvin, Genève est devenue la « Rome protestante », admirée pour la richesse de son enseignement théologique et l’obéissance de ses sujets. Si l’Histoire a transmis la grandeur du projet spirituel de Calvin, Stephan Zweig dénonce la véritable dictature théocratique imposée par ce despote. Conscience contre violence rapporte la protestation passionnée de Sébastien Castellion, fervent défenseur de la liberté morale, contre l’intolérance de Calvin. S’insurgeant contre la condamnation au bûcher de Michel Servet pour hérésie, Sébastien Castellion accuse Calvin d’avoir perpétré ce meurtre par fanatisme.
Stephan Zweig écrit cet essai historico-philosophique à la manière d’un thriller sur la lutte acharnée d’une conscience contre la mise au pas d’une société, tout en rendant ses personnages très humains. Composé à l’aube de la tutelle nazie, comment ne pas y voir une mise en garde contre de charismatiques prophètes sociaux ou religieux ?