Un couple de braqueurs déjantés sévit à Barcelone. Imprévisible, Ana tue froidement et gratuitement. Angel, le narrateur, la suit dans sa folie, tout en essayant d’écrire un roman dont le héros, Dedalus, est un expert en écriture joycienne. Quand Ana disparaît, son compagnon erre à sa recherche, accompagné dans ses rêveries par la musique des Doors.
Composé à quatre mains vers 1979, du temps où le Chilien Bolaño s’était exilé à Barcelone et collaborait avec son ami, le Catalan A. G. Porta, à l’écriture de scénarios, ce texte a été repris et terminé par Bolaño, puis publié en espagnol en 1984. Par le mélange de genres, alternance surréaliste de narration, de dialogues et de lettres, par le mélange de styles, tantôt vulgaire, violent ou lyrique, il montre déjà l’inventivité de Bolaño, celle que l’on retrouve dans le magistral 2666 (NB juin 2008). Plutôt hermétique, rempli de clins d’oeil à Joyce et Morrison, ce roman date.