Après une période de splendeur, l’empire byzantin, miné par des guerres civiles et livré à l’exploitation des marchands italiens, a entamé un lent déclin. Au XVe siècle il était réduit à la magnifique et riche ville de Byzance qui excitait la concupiscence des Turcs qui avaient déjà conquis la quasi-totalité des terres impériales. Après une longue préparation et plusieurs tentatives, les troupes de Mehmed II, exaltées par le djihad et le souci de conquête, établirent le siège au début 1453 par un blocus terrestre et maritime, menant des assauts successifs accompagnés d’un bombardement permanent et très destructeur. Malgré une défense héroïque des troupes de Constantin XI qui y laissa la vie face aux forces ottomanes, largement supérieures, la ville tomba le 29 mai 1453, fut pillée et la population anéantie.
Après le récit de la bataille, Sylvain Gouguenheim, historien médiéviste et essayiste (Les empires médiévaux, Les Notes mai 2019), livre une bonne analyse de la signification et des conséquences de cette tragédie qui a bouleversé l’équilibre politique, culturel du monde de l’époque. Il pousse ensuite la réflexion sur l’évolution politique de la région, notamment les aspirations nationales des XIXe et XXe siècles… Cet ouvrage excellent, savant mais de lecture facile, enrichi de notes et de cartes, est important pour la compréhension du monde méditerranéen d’aujourd’hui. (H.V. et M.Bo.)