Pierrette, une jeune femme comme les autres, perd son mari et se trouve confrontée à des problèmes insurmontables : perte de ressources, dettes, éviction de son logement. Dépassée par les événements, sans défense, la voici à la rue. Elle y découvre un monde dangereux, gangrené par l’alcool, la drogue, la petite ou la grande délinquance. Une compagne d’infortune la prend sous sa protection et l’accueille dans un squat insalubre. Elle apprend un nouveau mode de vie : la manche, les expédients de toutes sortes pour simplement survivre. Quelque chose s’est brisé en elle, elle se laisse glisser. Cette peinture sans concession d’Anne Calife, qui a fait volontairement l’expérience de la rue, est d’actualité et ne peut laisser indifférent. Seules notes positives : la solidarité entre certains de ces exclus et parfois des éclairs de tendresse au milieu de l’abjection. Les associations de bénévoles et centres d’accueil sont sévèrement jugés, malgré une main tendue à laquelle on espère que Pierrette voudra bien s’accrocher. Un livre dérangeant qui fait réfléchir…
Conte d’asphalte
CALIFE Anne