Continuer l’Histoire

Hubert Védrine a été ministre des Affaires étrangères. À cet avant-poste, il a constaté que le monde multipolaire est de plus en plus complexe et dangereux, que l’ONU ne garantit plus la paix, que les compétences des États sont dépassées par une mondialisation pas « heureuse ». La solution ? Certainement pas l’« irrealpolitik » actuelle qui multiplie les structures supranationales inefficaces, ni l’Europe trop élargie aux responsabilités diluées. Il plaide pour réhabiliter les États en limitant les compétences des organismes internationaux à leur seuil d’efficacité.  Dans ce petit traité de politique étrangère fluide et clair, au ton un peu professoral et didactique, Hubert Védrine échappe au piège du discours politicien, ose poser les bonnes questions, fait des propositions concrètes et réalistes, à rebours des idées reçues – malgré quelques positions surprenantes qui paraissent contradictoires : créer de nouvelles instances internationales par exemple. Il a aussi le courage d’une certaine fatalité, les gouvernements ne peuvent pas tout régler. La France frileuse doit accepter l’incertitude et retrouver confiance, elle s’adaptera.