Fervent keynésien, favorable à l’intervention étatique mais pas au socialisme, Tony Judt attaque violemment le matérialisme et le libéralisme anglo-américains, accompagnés en Grande-Bretagne de privatisations. Si la richesse générale a augmenté, c’est surtout vrai pour les plus instruits, la pauvreté subsiste d’autant que l’ascenseur social est en perte de vitesse. Le manque de courage des dirigeants, leur impuissance à susciter la confiance des citoyens suggèrent à l’auteur des remèdes progressistes. Son admiration sans bornes pour la social-démocratie à la scandinave ou le système social français ou allemand est bien naïve. Les questions qu’il pose valent mieux que les réponses, car la polémique entre étatistes et économistes libéraux est sans fin. Les analyses des succès et défaillances passées sont répétitives, l’importance donnée aux libertés individuelles et à la justice sociale restent idéal de l’auteur qui appelle les jeunes générations à un sursaut moral.
Contre le vide moral : restaurons la social-démocratie
JUDT Tony