Une femme se penche sur son récent divorce après dix années de vie commune et deux enfants. Elle reconsidère avec amertume ses convictions féministes qui ne sont peut-être pas étrangères au fiasco de sa vie de couple. Dévastée moralement et physiquement, elle cherche dans l’introspection et la réflexion la force de résister au contrecoup du désastre familial. Autofiction sans aucun pathos ni complaisance, le récit personnel de Rachel Cusk (Les Variations Bradshaw, NB mai 2010) est enrichi de l’interprétation de grands drames antiques comme L’Orestie et Oedipe Roi dans lesquels elle découvre les mythes fondateurs de la famille moderne. Tirant d’autres exemples de sa vie quotidienne, des moments douloureux de l’épreuve traversée et de son héritage familial, elle livre une étude originale, brillante et subtile, sur la condition féminine, le couple, la maternité, le partage des tâches, l’autorité. Le dernier chapitre rompt brutalement avec le récit-confession en offrant un point de vue extérieur dénué de tout jugement sur les faits. Ce retournement littéraire surprend et renforce la dimension romanesque et littéraire d’un texte exigeant et d’une grande lucidité sur un thème universel.
Contrecoup : sur le mariage et la séparation
CUSK Rachel