Inconsolable de la mort de son frère José, Mariana, botaniste et aquarelliste septuagénaire, vit seule dans la montagne près de Rio. Elle ne se lasse pas de peindre la remarquable flore locale. Mais il lui manque une couleur rarissime pour saisir la floraison prochaine, et courte, des bromélies épiphytes. Elle demande à Paulo, l’ancien compagnon de José, galeriste à Rio, de la lui procurer. L’acheminement du précieux tube est confié à Manu, photographe, handicapée par un diabète sévère. Scénariste brésilienne de télévision, Adriana Lunardi a publié deux recueils de nouvelles (Vésperas, NB août-septembre 2005). Ce récit intimiste est peut-être un peu lent, mais ce ralenti fait physiquement ressentir le poids du temps, de la mémoire et des sensations. Il met aux prises, avec une fine psychologie, des êtres liés par des circonstances et un passé pénibles. Chacun restant sur ses gardes. Il y a dans ce roman une ambiance mystérieuse et nostalgique, ainsi qu’une évocation parfois poétique de la création artistique et de la magnifique nature tropicale d’altitude. (P.S. et A.Le.)
Corps étranger
LUNARDI Adriana