Costa Brava, le caniche, cadeau de tonton JosĂ©, n’est pas qu’un objet kitsch de plus posĂ© sur la tĂ©lĂ©vision : il annonce le temps, bleu s’il fait beau, rose s’il pleut. Le garçon, sĂ©duit, tente l’expĂ©rience de trop : passer du frigo au grille-pain (pour voir si la mĂ©tĂ©o suit) fait exploser le caniche. CatastrophĂ©, l’enfant court l’enfouir sous l’arbre du jardin, mais fait tomber ainsi l’unique citron de l’arbre. Encore plus affolĂ©, il court Ă la riviĂšre dissimuler son double forfait, mais les maladresses continuent de s’enchaĂźner… jusqu’oĂč?
Â
Ouf ! Le film-catastrophe se finit en arc-en-ciel. On pourrait sourire devant la panique croissante de l’enfant, qui semble dĂ©mesurĂ©e. Mais l’illustration se charge de faire ressentir l’importance de la culpabilitĂ© dans son esprit : le fond devient noir, la maison prend une allure menaçante, les nuages sombres s’accumulent dans le ciel; et l’on devient totalement en empathie avec la fuite dĂ©sespĂ©rĂ©e du hĂ©ros, petite silhouette perdue dans l’immensitĂ© hostile, cherchant Ă dissimuler ses crimes, convaincu d’ĂȘtre responsable du pire. MĂȘlant humour et crainte, premier et second degrĂ©, cet album bien contruit montre finement l’irrationalitĂ© des conduites et des pensĂ©es quand on se sent coupable.