Costa Brava

DOUZOU Olivier, BERTRAND Frédérique

Costa Brava, le caniche, cadeau de tonton José, n’est pas qu’un objet kitsch de plus posé sur la télévision : il annonce le temps, bleu s’il fait beau, rose s’il pleut. Le garçon, séduit, tente l’expérience de trop : passer du frigo au grille-pain (pour voir si la météo suit) fait exploser le caniche. Catastrophé, l’enfant court l’enfouir sous l’arbre du jardin, mais fait tomber ainsi l’unique citron de l’arbre. Encore plus affolé, il court à la rivière dissimuler son double forfait, mais les maladresses continuent de s’enchaîner… jusqu’où?

 

Ouf ! Le film-catastrophe se finit en arc-en-ciel. On pourrait sourire devant la panique croissante de l’enfant, qui semble démesurée. Mais l’illustration se charge de faire ressentir l’importance de la culpabilité dans son esprit : le fond devient noir, la maison prend une allure menaçante, les nuages sombres s’accumulent dans le ciel; et l’on devient totalement en empathie avec la fuite désespérée du héros, petite silhouette perdue dans l’immensité hostile, cherchant à dissimuler ses crimes, convaincu d’être responsable du pire. Mêlant humour et crainte, premier et second degré, cet album bien contruit montre finement l’irrationalité des conduites et des pensées quand on se sent coupable.