Couleurs.

MORRALL Clare

Kitty ne sait pas du tout où elle en est ! Comment le saurait-elle ? Ni son père ni ses frères bien plus âgés qu’elle ne veulent lui parler de sa mère disparue lorsqu’elle avait trois ans, ses rapports avec son mari sont étranges, elle vient de perdre un bébé mort-né et ne pourra plus jamais en avoir. Le désir d’enfant grandit, occultant tout raisonnement. Elle raconte sa dérive au jour le jour, sa déshérence poignante. Tout le talent de l’auteur est de montrer sans larmoiements inutiles la montée d’une folie, ses prémices presque banales, le déroulement logique d’une névrose. Même si l’on anticipe la suite des événements, ce roman très fort, surtout dans les deux premiers tiers, ne peut laisser indifférent, d’autant plus qu’il ne fait appel à aucune sensiblerie.