Cour Nord

CHOPLIN Antoine

Après l’ultime négociation avec la direction, tous les grévistes renoncent sauf un : le responsable syndical, père de Léo, le narrateur. Dans la Cour Nord de cette usine du Nord de la France, il s’installe pour une grève de la faim. Léo passe le voir de temps à autre, mais il doit répéter avec son groupe de jazz : le premier vrai concert est pour bientôt. Ahmed, le collègue de Léo, n’a plus de futur une fois l’usine fermée et doit repartir chez lui. Et Nadine, timidement amoureuse de Léo, rêve du commerce d’oiseaux qu’elle pourra peut-être acheter.

 

C’est la fin d’un monde, vécue concrètement à travers un de ces événements qui disloquent aujourd’hui la classe ouvrière, et un couple père-fils qu’unit une affection pudique et désunissent des préoccupations différentes. Les paroles sont rares, la psychologie à peine esquissée. Seuls de menus faits sont rapportés, petite musique qui décrit, l’air de rien, les combats, les relations tissées, les fêlures, les espérances. Après Léger Fracas du Monde (NB juin 2005), et L’Impasse (NB octobre 2006), Antoine Choplin continue sobrement son exploration du monde selon des angles de vue sans cesse différents.