Elle s’installe, le temps d’une quinzaine, dans une maison de campagne isolée pour réfléchir, marcher dans les bois et peut-être en finir avec l’existence. Au fil des jours, le kaléidoscope des souvenirs reconstitue les facettes de sa vie : l’enfance parisienne étriquée des années cinquante ; le premier amant trop cultivé pour elle ; l’amitié d’une communauté soixante-huitarde ; l’amour merveilleux rompu par la maladie et la mort. C’est cet amour fracassé qui la hante. Ce pourrait être mélancolique… mais non : les phrases claquent sec, l’humour pointe son nez. Il flotte comme un air d’adolescence rebelle. Pas de fioritures, les scènes sont courtes, serrées, astucieusement recomposées, ancrées dans leur époque par des objets bien identifiables. Il y a dans ce premier roman un talent à suivre.
Courir dans les bois sans désemparer
AYMARD Sylvie