Sur Winter island, située au large de Los Angeles, Evie va se marier. Sa mère, avec laquelle elle entretient des rapports conflictuels, arrive sans prévenir. Dans la baie, une baleine échouée se décompose lentement, dégageant une odeur nauséabonde. Retour sur le passé d’Evie, élevée par un père sans travail fixe, cultivateur et vendeur d’herbe, porté sur l’alcool et la fumette, tandis que sa mère ne fait que de brèves apparitions sur une île où les étés envahis de touristes succèdent aux hivers tempétueux.
Le roman s’ouvre et se ferme sur la baleine échouée, rendue à la mer par Evie et sa mère, la baleine avec son énorme cœur. Car l’amour, complexe, contrarié, imparfait mais indéniable, est au centre du livre, ausculté avec une vive sensibilité ; l’amour parental, filial, conjugal, amical aussi, avec son cortège de trahisons, soulevant la question du pardon. L’île un peu hors du monde (fictive), offre un cadre au parfum d’instabilité, de solitude, riche en métaphores météorologiques ou marines, à un récit porté par une écriture très évocatrice, oxygénée par un puissant vent du large. Un roman à l’atmosphère envoûtante, aux personnages humains et attachants. (M.D. et C.B.)