Hospitalisée à Dublin, âgée, Dilly espère la visite de sa fille Eleanora, romancière à succès. Pensées et rêveries se bousculent dans sa tête, déroulant le fil de sa vie : le départ pour l’Amérique, en quête d’un destin meilleur, un premier amour brisé, le retour aux racines, un mariage sans amour et sa maison « bien aimée » dans la campagne. Eleanora a fui l’ambiance familiale – pesante – et mène désormais une existence de femme libre à Londres.
Le lien profond mère-fille se dévoile par bribes, à travers des lettres non expédiées et un journal intime oublié par inadvertance à l’hôpital. Comme dans son premier roman (Les filles de la campagne, NB mai 1998), Edna O’Brien évoque avec poésie la beauté des paysages et l’âpreté de la vie rurale de son pays natal dans les années vingt. Son récit est aussi celui de l’exil : la longue traversée atlantique puis le quotidien des émigrés irlandais à New York. Un beau roman de désillusions et de trahisons où l’amour maternel triomphe, écrit sur un ton à la fois rude et lyrique.