Cris de guerre Avenue C

Un quartier de Manhattan, Alphabetville, aux avenues nommées A, B, C ou D, une vraie jungle, au milieu de la ville de New York. Ici, pas d’épicerie fine, de taxis ou de restaurant, juste un caboulot russe avec des blinis, loin de la civilisation. Les habitants sont ukrainiens, colombiens et russes. Sarah Saïgon, ancienne infirmière militaire au Viêtnam, fiancée à Howie dit Le Prof depuis plus de quinze ans, dirige une bande d’illuminés et fait régner l’ordre dans un monde incroyable de dealers, drogués, agents doubles et truands de toutes sortes.  Auteur américain prolifique et reconnu, Jerome Charyn (Bronx amer, NB octobre 2014) reste fidèle à son style, haut en couleur, touffu, haché. Les aventures de Sarah et de son cher fiancé représentent un tourbillon parfois incompréhensible d’échappées qui emmènent le lecteur des bas-fonds de New York au Viêtnam, dans un hôpital militaire en pleine brousse, en haut d’une montagne perdue avec des rois de la drogue ou dans une maison de retraite du New Jersey. Cette évocation sombre d’une Amérique blessée, malade, reste intéressante, un tableau tout en relief et profondeur, mais parfois sans queue ni tête et donc difficile à suivre. (V.A. et B.T.)