Second fils d’une famille protestante très militante, tant en Suisse où ils habitent qu’en Afrique lors de séjours professionnels, il peine à trouver sa place et grandit sans réelle affection, aspirant à des plaisirs de son âge. Il vit dans l’ombre de Rudy son frère aîné qui, lui, s’épanouit dans la voie de l’évangélisation des foules et aime à prendre le premier rang. À la mort de cet « apôtre », des associations en font la louange et son frère est convié à un colloque où il doit prendre la parole : il envisage d’y dire sa vérité.
Ce roman du Suisse Thomas Sandoz s’apparente à une thérapie. Les chapitres courts alternent la vie familiale et la crainte de devoir s’exprimer en public. Est mis en évidence le « mauvais rôle » du second d’une fratrie. Agnostique pétri de valeurs protestantes, l’auteur semble écrire pour en découdre avec la religion, l’entraide sans réserve et le puritanisme qu’elle suscite en demandant sans cesse « Mais qu’est-ce que tu fais pour les autres ? », sans vraiment convaincre. (C.M. et Abe.)