Cronos

LÊ Linda

Le dictateur, appelé le « Grand Guide », et Karaci, son ministre-bourreau, sadique exécuteur des basses oeuvres, exercent sur la ville imaginaire de Zaroffcity un pouvoir absolu, faisant régner la terreur. Corruptions, délations, exactions et assassinats règnent sur la cité où l’opposition est muselée. Una, pour sauver son père, a dû épouser Karaci. Isolée mais soutenue par les facéties d’un gamin, son entente avec un frère exilé et l’amour d’un résistant, elle refuse toute soumission. Arrêtée, elle espère que son sacrifice entraînera un mouvement de révolte.

 

Linda Lé s’inspire des mythes de l’Antiquité et d’exemples plus récents. Mais était-il nécessaire d’insister si longuement sur la violence sanglante, de décrire jusqu’à l’écoeurement les actes barbares et les séances de torture ? Les horreurs de la dictature sont de tous les temps, de tous les lieux ; peur abjecte, supplices, viles compromissions sont hélas connus. La voix d’Una – sorte d’Antigone qui se sacrifie pour voir se lever « une nouvelle aube » – compense difficilement cette débauche d’atrocités. L’écriture mêle curieusement un style descriptif classique, des mots d’argot et des expressions quelque peu vulgaires.