Capable de trouver d’après son goût, l’origine précise de n’importe quel produit, Tony Chu exploite ce précieux don de « cibopathie » au service de la police. Cela le conduit à déguster un cadavre de martre dans une affaire criminelle, puis à ingérer une bouchée de tigre à dents de sabre pour démasquer une équipe de braconniers de luxe. Plus tard, il débusque des organisateurs de combats de coqs clandestins, ou remonte la filière d’une fraude au poulet avarié.
Le découpage de l’ouvrage en chapitres plus ou moins indépendants, fournit l’occasion d’exposer plusieurs fois les talents du héros avec une avalanche de détails appelés à dégoûter le lecteur. Ce parti pris se déploie aussi dans un dessin chargé, peuplé de personnages aux yeux exorbités, verts ou rouges. Le sang et la cervelle giclent à foison sous les balles et les couteaux car, si les assassins et malfrats sont impitoyables, les policiers ne le sont pas moins. La lecture est réservée aux estomacs bien accrochés.