Cyr@no

BESSORA

ComĂ©dienne sans rĂŽle au physique peu harmonieux, Roxane galĂšre et hante les castings. Elle dĂ©croche parfois un rĂŽle minuscule dans un clip publicitaire. Sa mĂšre, fascinĂ©e par la piĂšce de Rostand, voulait l’appeler Cyrano. Comme l’état-civil a refusĂ©, depuis son enfance Roxane a fait de Cyrano un autre elle-mĂȘme : ce double imaginaire Ă  la langue bien pendue la console et l’asticote. LarguĂ©e par le blond Christian dont elle s’est toquĂ©e la jeune femme construit, Ă  travers des mails ambigus sur des sites de rencontre, un rocambolesque scĂ©nario de reconquĂȘte.

 

L’inventivitĂ© dĂ©bridĂ©e de Bessora imprĂ©gnait dĂ©jĂ  ses prĂ©cĂ©dents romans (cf. Et si Dieu me cherche dites lui que je dors, NB fĂ©vrier 2008). Les deux personnages dialoguent pied Ă  pied. Les rĂ©pliques fusent, d’une modernitĂ© Ă©rotique crue ou d’une truculence dĂ©clamatoire surannĂ©e. Et c’est lĂ  que le bĂąt blesse Ces joutes verbales peuvent amuser, mais aussi choquer et lasser
 Si l’écriture est souvent d’une vigueur insolente, l’imagination extravagante disperse considĂ©rablement l’intĂ©rĂȘt. Beaucoup de bruit pour rien.