Page de gauche, sur fond blanc, une tĂȘte en pĂąte Ă modeler beige tord la bouche et plisse les yeux afin d’exprimer des sentiments changeants. Des onomatopĂ©es (trĂšs onomatopesques) accompagnent et explicitent parfois, ponctuant un sourire d’un « hi hi hi » ou une langue sortie d’un « beurk ». Page de gauche, sur fond de couleur, son interlocuteur change, mais qu’il ait la peau bleue, verte ou marron, ses mimiques sont un miroir des siennes. S’agit-il d’un apprentissage Ă reconnaĂźtre et nommer les Ă©motions, et/ou l’illustration que, quelle que soit sa couleur de peau et la forme de sa tĂȘte (certaines sont trĂšs plates), le ressenti humain est universel ? Ou bien encore que les humeurs sont communicatives et que la comprĂ©hension se passe de mots ? L’extrĂȘme simplicitĂ© du dispositif ouvre toutes les perspectives. On peut ĂȘtre aussi tentĂ©, devant la rĂ©pĂ©titivitĂ© du procĂ©dĂ© et son esthĂ©tisme limitĂ©, de refermer bien vite l’album.
Da daaa
NAMURA Michiyo