Dans la forêt de Hokkaido

Un terrible cauchemar réveille Julie (15 ans), elle hurle longuement. Ses parents et son grand frère se précipitent car Julie est fragile, elle a failli mourir de convulsions à l’âge de 3 ans. L’adolescente refuse de s’expliquer et déclare avoir fait « un mauvais rêve ». Ce rêve secret, elle veut le garder : elle était un petit garçon abandonné par ses parents dans la forêt de Hokkaido. Wikipédia lui apprend que Hokkaido est un île du Japon. Fiévreuse elle attend toutes les nuits de  replonger dans ce rêve afin d’aider ce petit inconnu à se mettre à l’abri. Au réveil elle éprouve la sensation de faim du garçon. S’agit-il d’une télépathie ?  Inspiré d’un fait divers, le roman écrit à la première personne dresse le portrait d’une adolescente fragile à la sensibilité à fleur de peau. Plusieurs drames se croisent dans de nombreux allers-retours dans l’espace. Cette construction élaborée soutient le suspense. L’intrigue jouant entre les limites du réel et du rêve, est entretenue par des révélations sur le passé de l’héroïne. L’auteur analyse finement l’angoisse douloureuse qui ronge son personnage central déstabilisé. Un ouvrage qui peut également amener à réfléchir sur l’impact humain (questions, doutes, peurs…)  des drames mondiaux révélés tous les jours par les médias, en particulier le sort des migrants. On se laisse prendre par cette histoire émouvante, parfois déroutante, au dénouement serein. (F.C. et A.-M.R.)