Pensionnaire dâune maison de retraite, le narrateur se remĂ©more sa guerre, enrĂŽlĂ© dans lâarmĂ©e allemande avec deux camarades dont lâun, « brave petit mouton (âŠ) tombe en blond hĂ©ros fasciste » en 1944. Ă la marche triomphale succĂšde la dĂ©bĂącle en Russie et la captivitĂ©. Les conditions dramatiques du transfert des prisonniers jusquâau camp de travail et dâextermination font lâobjet dâun long rĂ©cit, nourri de rĂ©fĂ©rences Ă Breughel, DĂŒrer, Michel-Ange, Ă la Renaissance, Ă la Passion du Christ. ConfrontĂ© Ă ce nouvel esclavage, le narrateur revit la conquĂȘte menĂ©e par Hitler, ce « petit caporal dâapocalypse », sâefforçant de survivre, tenaillĂ© par le remords dâavoir eu, naguĂšre, un comportement de bourreau. Â
AccompagnĂ©e dâexercices de style, parfois rabelaisiens, cette oeuvre Ă©trange est un cri dĂ©sespĂ©rĂ© contre les horreurs de la guerre et dâune soldatesque assassinant les innocents et violant les femmes. Cette harangue contre le totalitarisme et lâabaissement de lâhomme par lâhomme ne manque pas de souffle. Mais ses excĂšs de style, nĂ©ologismes et digressions, incidentes et parenthĂšses, propos abscons, rendent parfois le contenu difficilement lisible.