Dans la gueule du loup

Après avoir participé, sans se connaître, au débarquement allié en Afrique du Nord en 1942 et aux combats contre l’Afrikakorps en Tunisie, trois militaires font partie du corps expéditionnaire en Sicile en 1943. Ciró, Sicilien d’origine, qui a dû fuir sa terre natale pour les États-Unis en 1926, profite de son statut de vainqueur pour régler ses comptes personnels. Ray, fantassin américain, s’égare en zone allemande, puis trouve refuge dans le palais d’un prince local. Le Britannique Willy, affecté à l’administration des territoires occupés, s’interroge sur les agissements de Ciró. La description des affrontements dans le Sud tunisien est centrée sur ce qu’éprouvent, comme tous les combattants, les personnages de ce roman : tension psychique, épuisement physique, peur, mais aussi camaraderie. Chacun – le mafioso sicilien, le rêveur fou de cinéma, le naïf produit d’Oxford – réagit selon son caractère et ses origines. Dans une langue précise, parfois crue, l’auteur, Anglais né en 1974, restitue avec force la violence de la guerre, le chaos laissé dans la grande île par le passage des Alliés et la résurgence de la mafia prospérant sur les décombres du régime fasciste. Malheureusement le dénouement, un peu abrupt, laisse le lecteur insatisfait. (P.S. et C.Bl.)